Plusieurs centaines de personnes ont participé dimanche à Lyon à la "marche de la fraternité" organisée par cinq associations œcuméniques, afin de promouvoir la paix face aux tensions provoquées en France par le conflit au Proche-Orient.
Constitué de personnes de diférentes religions, le cortège était précédé d’une seule banderole multicolore, indiquant simplement : "marche pour la fraternité".
Partie de la place des Terreaux, la marche, recueillie et silencieuse, sans slogan ni pancarte, a traversé le Rhône pour rejoindre l’espace Martin-Luther King, tout au bout du parc de la Tête d’Or.
"Le dialogue inter-religieux est très ancré dans l’histoire de Lyon. Aujourd’hui, les fractures sont très profondes. (...) On peut essayer de comprendre la mémoire de la Shoah pour les uns, la mémoire de la colonisation pour les autres, mais il est dificile de surmonter les passions dans le contexte que nous vivons" a constaté le père Christian Delorme, initiateur de la marche pour l’égalité en 1983.
Non loin de lui, Belaissa Ghana, président du conseil régional du culte musulman (CRCM), partage la même volonté de "marcher ensemble pour la fraternité, quel que soit nos origines, nos religions, pour éviter d’importer les conflits de l’étranger au risque de détruire la communauté nationale".
Certains participants ont déjà manifesté contre l’antisémitisme au cours des dernières semaines, d’autres ont défilé pour défendre "la population civile de Gaza". D'autres encore participent pour la première fois à une action collective en relation avec le conflit.
"Il faut que ça s’arrête, que les armes se taisent. Ce qui se passe au Proche-Orient nous touche beaucoup. La fraternité est la seule voie pour parvenir à sortir de ce drame" estime Éric Bellouard, 50 ans, membre d’une paroisse protestante lyonnaise.
"Nous ne sommes pas responsables du conflit qui se passe à des milliers de kilomètres, mais nous sommes responsables de ce qui se passe ici en France", a témoigné Ruth Ouazana, représentante de l’Amitié judéo-chrétienne de Lyon.
Au bout du parcours, des scouts catholiques et musulmans ont distribué des lumignons, invitant le public à les déposer pour figurer "un chemin de lumière", comme un prélude de la prochaine fête du 8 décembre.
La Rédaction (avec AFP)